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au secours

  • Papa, moi?

    Avant de partir en FIV, il a bien fallu se rendre compte que la conception naturelle n'y faisait rien.

    Et pour en arriver là, il a bien fallu à un moment donné évoquer la parentalité.

    Sauf que quand on a une trouille bleue des gamins, qu'on constate aussi régulièrement qu'amèrement que ces mêmes gamins sont au moins autant flippés que moi à la simple vue de ma face...

    Ca part mal.

    Très mal même.

    L'idée d'être appelé "papa", si attendrissante et attendue pour certains, me foutait une trouille de tous les diables.

    Ajoutez à ça une pincée de "vieux garçon, ma vie elle est très bien je vois pas pourquoi je me ferais chier avec un morveux qui me gerbe dessus, qui m'empêche de dormir et qui a le culot de téter les seins de ma femme en ma présence"... Il faut que je détaille encore un peu?

    Alors pour éviter ça, le futur papa qui s'ignore, il trouve pleins de subterfuges: "Et si on faisait construire une maison? Non parce que tu comprends ma chérie, élever un enfant sans terrain pour le voire gambader, j'ai pas envie!" ou encore "et si on se mariait? avec une chiard, on pourra pas se marier dans les meilleures conditions!" et le sempiternel "Nan mais je me sens pas prêt, j'ai pas la maturité, et puis regarde le bordel à la maison, on n'est pas capable de s'occuper d'un bébé, on le mettrait en danger!!"...

    Sauf que pendant tout ce temps l'horloge tourne... Et si on devait trouver le subterfuge ultime du "je suis trop vieux, je ne PEUX plus avoir d'enfant", la sensation d'avoir raté le coche, perdu la chance de s'essayer à la parentalité... Premier coup de froid.

    Toujours pendant ce temps, une autre horloge tourne : la biologique de Madame. Madame a le corps, le coeur et l'âme prêts à porter, enfanter, pouponner,... Réfuter la parentalité, c'est lui refuser ce désir profond, essentiel, c'est refuser de s'accorder sur quelque chose de profond et d'important dans la vie d'un couple. C'est aussi fermer la discussion et ne lui laisser que l'attente et le regard sur le tic-tac de l'horloge.

     

    Puis vient le changement, le retournement.

    Sournois, insidieux, lent, mais sur, il arrive...

    Les amis viennent avec leurs enfants... On en vient à regretter d'avoir une tête à faire peur. On commence à se dire qu'ils sont mignons, rigolos, qu'ils ont poussé et fait beaucoup de progrès depuis la dernière fois. 

    On se dit qu'on aimerait bien jouer avec, si on leur faisait moins peur... Ah, zut, on leur fait moins peur en fait... On se découvre des qualités d'hypnotiseur de haut vol (ah ma guitare, espérons qu'elle fonctionnera encore avec le(s) mien(s)). Et puis on découvre que ce sont de vrais petits êtres, adorables, caractériels, pénibles, trop mignons,..., qui se souviennent de nous, qui nous apprécient, qui veulent nous voir...ou pas...

    Et puis au final, on finit par regarder les amis avec envie et on en oublie les premiers contacts avec ces bébés qui nous balançaient tour à tour pisse, gerbe, caca, pleurs... Et on se dit que ça manque à la maison ces pleurs, ces rires, ces cacas, ces vomis...

     

    Sans m'en rendre compte, j'étais passé du "surtout pas d'enfant" au "il arrive quand le notre?".

    Alors certes, ce petit n'a pas encore pointé le bout de son nez et on ne sait pas forcément quand il le fera, mais j'attends son arrivée. Non sans peur, car on ne se débarrasse comme ça de la peur, mais je l'attends quand même, et j'espère bien qu'il finira par pointer le bout de son nez.

    (et puis si il arrive pas, de toute façon, on se casse aux Antilles, sans lui, pour sa peine, petit con! :D )