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Protocole - Page 2

  • Ding dong! Devine qui c'est?

    Ca faisait quelques temps qu'on le sentait venir...

    Les premières prises de sang positives, les symptômes de plus en plus présents...

    Après 2 échographies de validation, on peu le dire!!!

    CA A MARCHE!!! :))

    Notre première FIV! Elle a fonctionné!

    Une première échographie précoce (à 6 SA) pour voir un petit haricot avec un cœur qui battait déjà, et plus récemment une nouvelle échographie à 12 SA pour enfin voir la petite bête qui bouge!! Avec sa tête, ses bras, ses jambes et tout!!! 

    Je pense qu'on fait partie des chanceux, d'avoir une première tentative qui fonctionne comme ça, on peut s'estimer heureux!

    Je ferai une note plus détaillée pour tenter de cerner ce qui nous a permis de pousser la chance, mais pour l'instant, on savoure!!!

    Et pour ceux qui voudraient revivre nos péripéties en détail, c'est par là!

  • Ponction, fécondation,..., implantation?.?.?.?

    Après être passé par plusieurs semaines difficiles de surcharge hormonale, il ne nous restait qu'une grande étape à passer : la ponction suivie de la fécondation et de l'éventuelle implantation en fonction de la réussite des étapes précédentes.

    La ponction est un acte chirurgicale consistant à aller chercher dans les ovaire de Madame les ovocytes suffisamment mures. Pour les pousser à maturation une dernière piqûre aura été nécessaire 36h plus tôt (histoire de bien finir de charger la mule). Cette opération sous anesthésie générale est a priori plutôt simple, plutôt rapide, plutôt bénigne...

    On va passer par le bas, comme pour une écho, puis une longue aiguille va traverser tout un tas de tissu jusqu'à l'ovaire pour en aspirer le contenu.Une fois, deux fois, peut-être plus, pour parvenir à en récupérer le plus grand nombre. A gauche et à droite donc... Mesdames un peu rondelettes, quand on vous dit d'essayer de perdre un peu avant de lancer la FIV, si il y a un truc qui doit vous motiver, c'est ça!

    Sachez donc que les ovaires sont des organes assez volatiles dans le ventre et que face à une seringue, ils vont avoir tendance à "glisser". Pour les percer, le chirurgien va devoir les caler en poussant par l'extérieur. Si vous avez de belles poignées d'amour, ce salopard va devoir pousser très fort pour obtenir le même effet qu'une simple pichenette chez une anorexique... et quand je dis pousser très fort, imaginez qu'un sumotori de 180kg va venir vous comprimer le bide avec son genou pendant 20 bonnes minutes... Imaginez ensuite le mal de chien que ça peut faire au réveil... Il semble que ce soit à mi-chemin entre la déchirure musculaire et la crampe permanente.

    Voilà en résumé ce qu'il se passe : 

    Ponction.jpg

    Source : http://www.natisens.com/Articles/Fecondation_in_vitro/Ponction/Ponction_ovocytes.html

     Coté rassurant, vous repartez avec une semaine d'arrêt... Moi j'ai juste eu le droit de retourner bosser le lendemain matin. Pas glop!

    Je vous passe les détails sur le fait que ma chérie tardait à remonter, sur les heures d'attente à simplement ne rien faire, sur la tristesse mêlée d'espoir lisible sur chacun des visages des futurs papas présents ce jour là, sur le coté "usine à bébé" tellement les femmes sont nombreuses à passer sur le billard ce matin là. J'en recauserai peut-être une prochaine fois...

    Après ça, nous rentrerons l'après-midi même avec une info cruciale : 18 et 13... 18 pour le nombre d'ovocytes ponctionnés, 13 pour le nombre d'ovocyte "micro-injectées"(fécondés quoi). D'après la biologiste, c'est un bon chiffre.

    Compte tenu de notre dossier médical, l'équipe soignante décidera de nous passer en protocole long. C'est à dire que là où certaines nanas se voient implantée leur embryon le lendemain matin, nous, nous allions devoir attendre quelques jours qu'ils se développent un peu plus...(histoire de blastocystes, tout ça, je ferai une note spécifique là-dessus aussi je pense)

    A partir de là, notre quotidien deviendra surréaliste. Chaque jour, la biologiste nous appellera pour nous donner des nouvelles de nos embryons "et bien ils vont bien, j'en ai quelques uns qui sont un peu plus lents mais sinon ça va". Le lendemain : "alors ils se développent bien, j'en ai 3 qui sont à x cellules..."

    ...

    Recevoir à distance des nouvelles de nos embryons est quelque chose d'étrange. Vraiment étrange. Une partie de nous commence à vivre, mais au loin. Et c'est une parfaite inconnue qui en surveille le développement... Étrange et frustrant donc. Car chaque jour qui passe verra le nombre d'embryons diminuer systématiquement et ainsi les chances d'en avoir au moins un de viable sur la fin...

    Concrètement, en étant partis des 13 ovocytes fécondés, pour tomber à 10 embryons viables 48h plus tard... Puis 8, puis 6, puis 5, avec chaque jour l'angoisse d'un chiffre trop proche du zéro. Chaque jour nous tentions des paris sur le nombre qu'il en resterait et nous restions pendus au téléphone attendant le coup de fil de la biologiste...

    Et puis au bout de 5 longs jours le coup de fil fatidique : venez demain, on pourra tenter une implantation, tâchez de vous reposer la question suivante : 1 ou 2 embryons à implanter?

    Autant au tout début, cette question me flippait parce que 2 embryons pouvant être synonyme de jumeaux, j'étais pas bien bien rassuré... Autant à ce moment on a jugé que notre avis ne valait pas tripette et qu'on se rangerait quoi qu'il arrive à l'avis médicale de ce qui était le mieux pour notre taux de réussite.

    Ce sera donc 2. Deux petits embryons, implantés en l'espace de quelques secondes. Vu tout ce qu'on avait déjà passé comme examens et interventions, cette partie a été une bonne rigolade : position gynéco, micro seringue et hop c'est fini bonne chance pour la suite et on espère ne pas avoir besoin de se revoir trop vite! :) Bonne journée et Adieu monsieur le gynéco!! (enfin on espère)

     

    En sortant de la PMA, première nouvelle impression : on attend un bébé.. S'accrochera, s'accrochera pas, on en sait encore rien, mais déjà on a l'impression d'avoir franchi un nouveau palier immense... IL Y A UN BEBE DANS LE VENTRE DE MADAME!!!!

    Et pourtant, on n'en avait pas terminé du stress, ni de l'attente. Parce que ces petits bouts de vie, ces futurs bébés vont devoir s'accrocher et témoigner d'une envie de vivre aussi forte qu'on a envie de les voir!

    Va donc commencer un nouveau traitement hormonal pour Madame, à base de progestérone et ayant pour but de stimuler la croissance de l'endomètre afin que les embryons s'y accrochent. Mesdames, si vous n'aimez pas les ovules, la sentence ici, c'est 1 le matin, 2 le soir, pendant 3 mois... Enjoy! (le petit cachet d'acide folique en sus passe ici totalement inaperçu d'ailleurs)

    Et les premiers jours d'une nouvelle attente : les prises de sang pour mesurer le taux de beta-HCG afin de s'assurer que l'embryon se fixe et que le corps réagit bien en fonction... Tous les 2 jours... Avec attente de la piqûre, attente du résultat... Nouvelle phase de stress, d'attente, d'incertitudes qu'il va falloir surmonter à deux!! Comme d'habitude!

  • Ma femme, un poulet aux hormones?

    Et oui...

    Fallait bien que ça arrive...

    On a attaqué le protocole de FIV.

    Ma femme commence donc sa transformation en un immense poulet aux hormones...

    Dans le jargon médical, on appelle ça la stimulation.

    Pour ceux qui ne connaîtraient pas le déroulement d'une FIV, ouvrez vous esgourdes, ça va envoyer!

     

    Le démarrage, le blocage 

    On va donc commence par mettre les ovaires de Madame, au repos, les médecins appellent ça le blocage. Ca va consister à mettre les ovaires en ménopause artificielle. Perso, rien qu'à l'écrire, je trouve ça glauque... Mais on n'a rien sans rien comme ils disent non?

    D'un point de vue pratique en revanche, pas trop à se plaindre, le produit se présente sous la forme d'un spray nasal là où il y a quelques années, nos Dames devaient se piquer tous les jours. Seule contrainte, le spray doit être fait toutes les 12h, précisément(au pire à 15 minutes près). Et déjà, ça vient foutre le merdier dans notre quotidien. Etre levé tous les jours pour 7h, être à la maison tous les soirs à 19h, ça devient vite contraignant et surtout assez voyant, quand tu veux garder tout ça pour l'intimité de ton couple. Tu dois bouffer chez des amis un soir? Il va falloir arriver un peu tard ou expliquer clairement à nos hôtes pourquoi Madame se tient la tête en arrière depuis 5 minutes (c'est indiqué sur le mode opératoire du spray, pour s'assurer qu'il pénètre bien dans les muqueuses nasales). Et le lendemain, alors que tu espérais une grasse matinée, ben non va falloir te lever faire ton spray. De nature pas trop misogyne, j'essayais d'accompagner au mieux ma chérie dans tout ce merdier, mais ce n'était pas facile tous les jours.

    Alors on me dira que c'est rien et que quand bébé sera là, ce sera bien pire... Je sais. Sauf que bébé n'est PAS là! Et que le spectre de faire tout ça pour rien est bien là! (je n'ai pas de stats officielles sur les taux de réussite des FIV, mais je crois que c'est moins de 40% ...) Au final, on se motive, on s'habitue, ça va pas durer si longtemps après tout.. Hein? Ca va pas durer trop longtemps?

     

    On attaque le gros, la stimulation et les premières fatigues : 

    Autant le dire de suite, les couples étant phobiques ou craintifs des aiguilles, des piqûres ou des injections vont avoir du mal. Par chance, ce n'était pas notre cas. Madame était même déjà surentraînée après près de 3 ans d'injections hebdo pour une désensibilisation allergique(terminée un mois avant le début de la FIV, il est pas beau notre calendrier?) .

    On va donc mettre en place à la maison, notre petit rituel du soir, tous les deux, avec lavage de mains, préparation du matériel, nettoyage à l'alcool du bidon de Madame, préparation de la dose de produit et hop injection, re-nettoyage rapide après injection, pansement et bisou pour rendre la chose moins triste.

    Car oui, ces putains de piqûres, j'ai trouvé ça triste. Triste à en crever! Voir ma Femme se piquer dans le ventre, puis au-dessus du genoux, j'avais l'impression de vivre avec une toxico qui s'injectait de la merde pour essayer de trouver un peu de bonheur. Le pire, c'est que c'était exactement ça...

    En parallèle de la stimulation, il va maintenant falloir aller faire des écho ovariennes(par le bas mesdames, pour que vous compreniez à quel point la chose est agréable...). Ah oui, et tous les 2 jours, pour vérifier que les ovaires réagissent, mais pas trop et qu'on puisse adapter le taux de stimulation en fonction des résultats. Considérant qu'on habite à 50km de notre PMA, que tous les matins, ce sont plus d'une 40aine de femmes qui débarquent pour la même chose, on tâchait d'y aller au plus tôt pour éviter trop d'attente et d'arriver en retard au boulot après... Réveil à 4h30 donc... La journée terminé à 18h est longue... Très longue...

    Et pendant tout ce temps, le spray nasale continuera, histoire de charger un peu plus l'organisme de ma chère et tendre...

    Ces piqûres quotidiennes dureront près de deux longues semaines, jusqu'au moment fatidique de la ponction qui sera le point culminant de tout ce travail...

    Durant tout ce temps, Madame fera énormément d'efforts pour supporter ce traitement de cheval. Dans mon ressenti, toutes ces hormones sont destructrices et il doit falloir pas mal de temps au corps pour évacuer le surplus et reprendre des rythmes plus ou moins naturels...

     

    Notre vécu: 

    Voilà une étape que Madame a beaucoup mieux vécu que moi.

    Son attente de pouvoir essayer quelque chose lui a rendu la chose bien plus supportable. De mon côté, c'était très difficile de la voire s'infliger ça juste parce que MON spermogramme était pourri. (Notez la façon de dire que c'est le spermogramme qui est pourri au lieu d'assumer qu'en fait, ce sont mes bourses qui sont incompétentes, on se protège comme on peut ^^)

    Car oui il faut bien garder ça en tête, la FIV est généralement là pour compenser les lacunes du spermogramme, pas pour les problèmes d'ovulation ou autre... Pour ça il y a les inséminations et autres méthodes qu'on n'a même pas testées.

    Ajoutez à ça qu'il a fallu continuer d'aller bosser, dans une période où j'avais pas mal de pression (pour les informaticiens, on étant à moins de 2 mois d'une MEP majeure). Ca a été dur. Trop dur. Sur la fin, j'ai fini chez mon généraliste à lui quémander 2 jours d'arrêt pour pouvoir me reposer un peu. Décision salutaire s'il en est. Je pense que Madame n'en pouvait plus de me soutenir alors que c'est elle qui avait le plus à supporter.

    Espérons que je serai de meilleur soutien quand bébé pointera le bout de son nez...