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spermogramme

  • Le mot est lâché!

    Infertilité.

    Primaire de surcroît.

    Moi qui ai tendance à me prendre pour quelqu'un d'évolué, j'aurais préféré une infertilité "de bon gout", "raffiné" ou alors un truc qui a de la gueule genre "infertilité sa race", "infertilité qui roxxe du poney" ou très à la limite un bon calembour des familles "infertilité, rature?", "infertilité, à la menthe?"... (oui oui je sais, je sors -->> [] )

     

    Le diagnostic n'est pas apparu tout seul. Si vous avez raté l'épisode précédent, il est ici.

    On avait donc pris différent rendez-vous pour savoir ce qu'il en était. Pour savoir ce qu'il en était autant du coté de Madame que du mien, on m'a demandé de faire un spermogramme. Euh... un quoi??? Un cdhxdkwsmogramme!!!

    Bah ouais quand on est pudique et un tantinet coincé, le mot est dur. Surtout quand il s'agit d'appeler le labo pour prendre rendez-vous, qu'on est au boulot et qu'on n'a pas trouvé d'abri antiatomique pour passer l'appel...

    Mais à coeur vaillant rien d'impossible, j'ai mon rendez-vous!

    Un charmant samedi matin, pluvieux, je me pointe au labo à l'heure dite.

    - Bonjour messieurs dames, vous venez pour?

    - Un spercfrqrswdsmogramme.

    - Un quoi?

    - Un SPERfckrdssogramme!!!

    - Pardon???

    Ouais tu vois, j'ai toujours autant de facilités à prononcer les mots importants!

    Enfin bref, la dame nous conduit dans une petite salle mansardée et m'explique brièvement le protocole à suivre : lavage des mains, de la quéquette, désinfection du tout avec un savon spécial, prélèvement par masturbation...

    Alors je veux pas jouer la sainte nitouche mais franchement, me branler dans une vieille alcove glauque avec comme argument de motivation "y'a des magasines de 1937 dans le tiroir" (connasse je suis venu avec ma femme, comme si j'avais besoin des tes magasines à 2 balles!)...

    Pour le coup, contrairement à la conception naturelle, le spermogramme n'a rien d'une partie de plaisir. On se sent con, comme une piètre usine à foutre (même pas en bon état de marche si ça se trouve, vu qu'on en est là), à faire un acte qu'on a pourtant tous fait un nombre incalculable de fois dans notre existence, mais dans un contexte qui donne franchement pas envie...

    Enfin bon, je finis quand même par faire fap-fap dans le gobelet, déçu dans mon amour propre par la faible quantité produite (j'te jure, le contexte aide pas à sortir ta meilleure performance!), on rend l'échantillon, on laisse une somme avoisinant les 80 euros et on rentre à la maison.

    Quelques temps plus tard, rendez-vous avec le spécialiste qui lâchera tout un tas de noms barbares mais avec celui-ci qui me restera le plus : INFERTILITE PRIMAIRE.

    La claque dans ma gueule, je ne pourrai très probablement pas avoir d'enfant sans aide médicale.

    Paradoxalement, ça me rassure. Sachant que ma chère et tendre avait déjà des soucis, le fait que j'en ai aussi va nous permettre d'être sur un pied d'égalité et de ne pas entendre tous les médecins fustiger ma femme pour ses problèmes. Les problèmes sont partagés, les efforts le seront aussi, quelque part, je préfère qu'elle ne soit pas la seule à porter les ennuis médicaux. Et pour la première fois, on nous dit qu'il y aura très certainement à faire une FIV...

    Bon ben nous reste plus qu'à prendre rendez-vous avec un des départements de PMA de notre région.