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  • Ca a marché! Pourquoi? Comment? Chronique de nos chances...

    Notre première FIV est donc une réussite. Totale on pourrait même dire.

    Et c'est tout aussi plaisant qu'inattendu. Avec le petit recul dont je dispose aujourd'hui, je vais tâcher de revenir sur ce qui a pu faire pencher la balance de la chance en notre faveur.

    Ne maximisons pas nos troubles:

    Tout d'abord, relativisons nos problèmes; commençons par les miens :

    J'avais un spermogramme très moyen avec un taux de survie à 6h de 0% (ie : tous mes spermatozoides étaient mourrus au bout de 6h, normalement ça tient 24h, le temps de remonter le col de batailler avec les potes, de trouver le bel ovule et de passer le videur à l'entrée). Alors ok, pour faire un bébé couette, c'est foutu. En revanche, sur une fiv, la fécondation a lieu dans l'heure qui suit la sortie des troupes, ça rend déjà la chose beaucoup plus probable.

    Ensuite, ils étaient plus ou moins tous difformes(on appelle ça tératospermie), ce qui laissait présager un bien piètre capital génétique et de faibles chances de survie en cas de fécondation. encore une fois, les protocoles de fiv incluent une sélection drastique des meilleurs specimens. En clair, au milieu d'une bande d'elephant men, on va essayer de trouver quelques Songoku bien bâtis.

    Enfin, ils étaient peu nombreux, ce qui fait que la sélection lors de la montée du col allait s'apparenter à un génocide en règle. On n'attaque pas une nation avec 2 gusses en sandales. Encore une fois, la fiv permet de sélectionner les meilleurs et de leur faire prendre un gros raccourci en les mettant directement en présence d'un ovule bien en chair.

    De mon coté donc, même si pour une conception naturelle, fallait pas trop y compter, la science nous permettait déjà d'y croire un peu plus. (et c'est bien ce que nous avait dit le tout premier gynéco de ma femme après mes premiers examens "avec une fiv, ça marchera") Il existe bien des cas beaucoup plus à plaindre que moi.

    Passons ensuite aux problèmes de Madame : 

    Une ovulation plus qu'erratique : qu'à cela ne tienne, la stimulation ovarienne est là pour pousser le corps à pondre de jolis oeufs! Ca évite bien des tests d'ovulation et crac-crac mécanique à heures médicales...

    Plus pénibles : l'endométriose et des ovaires polykystiques. Là-dessus, la prudence était de rigueur. Seuls les personnels de l'HFME de Bron ont su en tenir compte. Souvenez-vous de notre premier service de PMA(par là): en gros Madame était trop grosse et la stimulation n'allait pas fonctionner, il allait falloir lui coller des doses de cheval. Discours de l'HFME : avec des ovaires polykystiques, il faut être très précautionneux, sans quoi on peut vous hyperstimuler et vous faire éclater les ovaires... Ici, la qualité de la prise en charge a permis de prendre en compte un problème mal connu sans mettre en danger Future Maman.

    Les bonnes idées de notre parcours:

    Parce que pendant toute notre quête de parentalité, on a eu quelques éclairs de lucidité sur certains points.

    L'acupuncture : 

    J'en parlais ici. On n'aura jamais de preuve formelle que ça a aidé. Néanmoins, attaquer une stimulation ovarienne avec des ovaires propres de tout microkyste et avec un volume d'endométriose bien contrôlé, je ne peux pas croire que ça n'ait pas été d'une aide précieuse. Un grand merci au Docteur Sun.(il nous a aussi traité de l'asthme, des problèmes de genoux, d'épaule,et j'en passe)

    La rigueur des traitements :

    Clairement, je pense qu'on fait partie des bons élèves. Tous nos traitements ont été suivi hyper scrupuleusement, que ce soit avant, pendant ou après le protocole. Toutes mes vitamines du matin, je ne les ai oublié que 2 ou 3 fois en plus de 6 mois de traitement. Pendant la stimulation, les consignes étaient de faire les injections à heure fixe, on n'a jamais dépassé de plus de 10 minutes. Bref, un comportement de premier de la classe, limite fayot, mais quand tu décides de faire confiance à une équipe, autant aller au bout de ce qu'ils proposent.

    Notre hygiène de vie : 

    Alors oui on est en surpoids autant moi que Madame. Certes on n'a pas réussi à perdre ce qu'on souhaitait ou ce qui nous était conseillé pour la FIV. Néanmoins, nous avons su stabiliser nos courbes de poids, perdre un peu en se mettant à manger mieux. Pas moins(gourmands que nous sommes!). Mieux. Moins de fastfood(préférer un bon burger maison avec un steak haché frais et des légumes du marché!), plus de fibres, de vitamines naturelles (pommes, bananes,agrumes...). On s'était également remis à faire un minimum de sport (badminton et hapkido pour moi, Karaté pour Madame). J'ai aussi arrêté les tupper plastique pour bouffer au boulot, j'ai levé le pied sur le téléphone dans la poche du pantalon, j'en ai acheté des plus amples pour éviter les montées de températures au niveau testiculaire.

    A quoi tout ça a servi? A mon avis, principalement à rendre nos organismes plus robustes pour les moments de stress et de fatigues intenses. Et même sans preuves scientifiques formelle, je veux encore une fois croire que dans tout le protocole, cette démarche aura clairement servi à quelque chose! 

    Le lâcher-prise : 

    J'en parlais déjà ici suite à la lecture de ce très bon article de psychologie.com. Lors du démarrage du protocole, nous avons dressé une défense psychologique forte : la première ne marchera très probablement pas. Avec les stats de la PMA en France, être trop optimiste sur une première tentative nous semblait risqué. On s'est donc mis en tête que ce n'était qu'un coup d'essai et qu'il faudrait recommencer, nous déchargeant du même coup de pas mal de stress et d'attentes excessives. Au final il s'est passé ce que décrivait le médecin dans l'article cité plus haut.

    Une équipe de pointe : 

    "QUÆ SUNT CÆSARIS, CÆSARI", il faut rendre à césar ce qui est à  césar.

    Nous avons vraiment eu une équipe formidable et ce, à tous les niveaux. Depuis les premiers rendez-vous jusqu'aux dernières phases de la fiv. Les médecins, professeurs, sages-femmes, secrétaires, tous ont fait montre d'une compétence rare et d'un humanisme particulièrement réconfortant.

    Se lever à 4h du matin pour passer des échographies couperets tous les deux jours n'est pas forcément une partie de plaisir. Mais chaque matin, nous étions reçu par des sages-femmes douces, compréhensives, rassurantes, toujours souriantes, et ce malgré le démantèlement en règle de leur statut

    Enfin, d'un point de vue purement technique, j'ai la sensation que notre équipe de PMA fait partie de ce qu'il se fait de mieux au moins en Rhône-Alpes (exemple). 

    La chance:

    Et oui, je pense qu'on a aussi eu un peu de chance, que Futur Bébé sera un wonder Baby qui va s'accrocher à la vie au moins autant qu'on s'accroche déjà à lui! Il a du avoir un forte volonté pour en arriver jusque là. De 13 embryons du départ, il sera le seul à avoir survécu. Je crois que je l'appelerai Highlander! :)

  • Ding dong! Devine qui c'est?

    Ca faisait quelques temps qu'on le sentait venir...

    Les premières prises de sang positives, les symptômes de plus en plus présents...

    Après 2 échographies de validation, on peu le dire!!!

    CA A MARCHE!!! :))

    Notre première FIV! Elle a fonctionné!

    Une première échographie précoce (à 6 SA) pour voir un petit haricot avec un cœur qui battait déjà, et plus récemment une nouvelle échographie à 12 SA pour enfin voir la petite bête qui bouge!! Avec sa tête, ses bras, ses jambes et tout!!! 

    Je pense qu'on fait partie des chanceux, d'avoir une première tentative qui fonctionne comme ça, on peut s'estimer heureux!

    Je ferai une note plus détaillée pour tenter de cerner ce qui nous a permis de pousser la chance, mais pour l'instant, on savoure!!!

    Et pour ceux qui voudraient revivre nos péripéties en détail, c'est par là!

  • Et le couple dans tout ça?

    Pour le billet du jour, je mets de côté un moment mon sens de l'humour bas de gamme pour endosser celui du psy de comptoir. J'ai envie de vous parler de la vie du couple avant/pendant/après une FIV. Pour ce faire, je m’appuierai sur un dossier très intéressant trouvé ici et dont la lecture m'a bien aidé : 

    http://www.psychologies.com/Famille/Maternite/Sterilite/Articles-et-Dossiers/La-Fecondation-in-Vitro-30-ans-plus-tard/Sexualite-le-couple-a-l-epreuve-de-l-eprouvette

    "Une aventure éprouvante, souvent qualifiée par les médecins de ' montagne russe émotionnelle '. "

    "la PMA est ' une épreuve qui resserre les couples s’entendant bien et disloque ceux qui sont déjà fragiles '."

    Ces propos se trouvent dans l'introduction dudit dossier et je ne peux qu'aller dans ce sens. Ca a même été un soulagement pour moi de les voir formulés ainsi. J'avais la conscience viscérale de ces faits mais je ne crois pas que je les avais encore énoncés d'une façon aussi claire et évidente.

    Une épreuve, la PMA? 

    Pour moi, la PMA est une épreuve que le couple doit franchir. Comme toute épreuve, il peut y avoir une issue heureuse (la réussite) ou malheureuse (l'échec). Le problème est que le couple n'a que peu de pouvoir sur les chances de réussite. Il doit s'en remettre aux équipes médicales et à la chance. Partant de là, il convient déjà de savoir "lâcher-prise" comme il est question dans la dernière partie du dossier. Le couple ne contrôle pas ce qu'il se passe et ne fait que subir une situation déjà problématique ce qui engendre forcément une forte dose de frustration.

    La frustration : 

    C'est cette frustration qui sera le catalyseur des difficultés de couple. Ce sera d'autant plus compliqué si les problèmes de fertilité ne touche qu'un des deux membres du couple. La frustration pourra rapidement se transformer en ressentiment vis à vis du partenaire avec les questions typiques "pourquoi dois-je supporter tout ça à cause de problèmes de mon partenaire? C'et injuste!". Nouvelle source de frustration et de tensions...Pour certains le début de l'escalade? Je ne suis ni psy, ni statisticien, je me garderais bien d'une conclusion formelle à ce sujet.

    De notre coté, nous avions tous les deux des problèmes : Madame ovulant de manière erratique et mon spermogramme constituant une liste intéressante de troubles de la fécondité(résumé : difformes, éphémères, mous et peu nombreux, ça vous va? ^^). A l'origine nous connaissions tout deux ses problèmes à elle mais au moment où nous avons découvert les miens, j'ai vécu ça un peu comme un soulagement : elle ne portera pas seule la culpabilité de ne pas arriver à concevoir et nous pourrons mieux nous soutenir dans cette épreuve.

    Gagner à deux : 

    Car il s'agit bien d'une épreuve qu'il faudra passer à deux quoi qu'il advienne et quel qu'en soit le dénouement.... Quel qu'en soit le dénouement... C'est là toute la difficulté de la chose. Lors d'une épreuve "classique" (dans le sens, mieux connu) comme un deuil, un gros problème financier, ..., l'épreuve a un début, une fin, point , fin de l'histoire. Dans le cadre de la PMA, en cas d'échec, il ne s'agit en rien de la fin de l'histoire. Bien au contraire, la PMA permet aujourd'hui de faire plusieurs tentatives et quand une tentative se solde par un échec, la réaction la plus normale sera de s'accrocher à l'espoir du prochain essai, tout en ajoutant une nouvelle pression sur le nombre d'essais limité que la science et la sécu veulent bien offrir.

    Je pense que la plupart des couples prennent chaque tentative comme une épreuve alors que c'est la PMA dans sa globalité qui doit être vue et gérée comme une épreuve. Sans ça, chaque tentative ratée sera vécue et subie comme un échec, une nouvelle claque à encaisser et potentiellement une nouvelle fuite en avant vers de nouvelles tentatives désespérée et destructrice.

    Eviter la "dépense gâchée" : 

    D'après le dossier de www.psychologies.com, 30% des couples arrêtent à la première ou deuxième tentative. Cela signifie également que près des trois quarts des couples vont persister et s'engager de plus en plus dans une conduite particulièrement coûteuse en temps, énergie et en forces mentales.(cf la notion de "Dépense gâchée" et de "piège abscons": illustration) Dans leur petit traité de manipulation, Beauvois et Joule donnent des clés pour se prémunir de ce type de comportement. Pour moi, il y a deux qui sont impératives (pour notre genre de couple, ceci n'est pas un manuel, juste un témoignage).

    En premier lieu, il faut savoir se fixer une limite : jusqu'où est-on prêt à aller en tant que couple? Se mettre d'accord là-dessus, en discuter, se raisonner l'un l'autre. Pour la PMA en général, est-ce que le couple se sent prêt à passer par tous les examens, tests, protocoles? Se sent-il capable d'aller jusqu'à la FIV? Est-ce que ça n'entre pas en conflit avec des croyances ou des principes de vie personnels? Pour cela, il faut être informé et cela fait souvent défaut aux couples entrant en PMA, nous les premiers. Nous nous sommes engagés dans une démarche dont nous connaissions les étapes "techniques" mais sans avoir aucune idée de la difficulté engendrée au quotidien.

    En second lieu, après chaque tentative infructueuse, savoir se "pauser/poser", se donner le temps de prendre du recul et de recharger les batteries. Il faut également se reposer les bonnes questions : où en est-on de notre limite de base? L'a-t-on atteinte? Est-ce qu'on fait le choix de continuer? Sous quel délai? En a-t-on la force à l'instant T? Qu'est-ce l'équipe médicale en pense? Ont-ils du nouveau à nous apporter pour augmenter nos chances? Est-on dans un nouvel état d'esprit permettant de se replonger dans un protocole plus sereinement que la fois précédente?

    Les risques?

    Sans ces questionnements et cette temporisation, le couple va se mettre en danger, sous une pression qu'il n'est aisé pour personne de supporter. Cela ne veut pas dire qu'il y a forcément risque d'éclatement du couple, seulement que le lien sera mis à rude épreuve et que les liens les moins fort seront plus à même de se briser. Les couples et les individus ne sont pas égaux face à l'adversité. Avoir du mal à supporter une PMA ne veut pas systématiquement dire que le couple est faible et peu lité, seulement qu'il était mal armé pour affronter ça.

    Les "récompenses"?

    En revanche, en cas d'issue positive, le couple pourra se féliciter à deux d'être sorti victorieux d'un tel combat et le lien n'en sera que plus fort qu'avant. Et même en cas d'échec et d'un arrêt choisi, voulu de la PMA, le couple aura su passer tout cela en conservant sa capacité de décision à deux et en maintenant l'équilibre global, ce qui ne sera pas du luxe si il y a décision d'adopter par exemple.

    Comme le dis l'adage, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, alors autant s'armer au mieux en amont pour affronter ce que le vie nous pose comme écueil.