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  • Pourquoi écrire?

    C'est un premier post qui revient souvent.
    On se demande et on explique pourquoi on a voulu écrire.
    Comme si on devait justifier le fait de vouloir partager un témoignage.
    Pour ma part, j'ai envie d'écrire et je n'ai pas besoin de meilleure raison pour le faire!

    Néanmoins, il m'a fallu 2 déclencheurs pour en arriver là:

    • Le besoin d'expression
    • L'envie de partager

    Au niveau de l'expression, j'avais besoin de faire sortir tout un tas de choses.
    Envisager la parentalité peut déjà être difficile, alors quand il faut y ajouter des déboires médicaux, ça devient carrément pénible!

    En tant que bon macho fini (oui ami lecteur, autant que tu le saches dès maintenant, je suis un sale macho de base, tu aurais de toute façon fini par t'en rendre compte tout seul), en tant que bon macho fini disais-je, je n'ai guère tendance à appeler les potes pour m'épancher sur leurs fortes épaules à propos de la difficulté de ma condition. Non, le seul soutient que j'attends et que je reçois est celui de ma chère et tendre. Il est néanmoins des moments où on aimerait une oreille de la même condition que nous. Au risque de passer pour un vieux gay refoulé (et même si c'était le cas, qu'est-ce que ça peut te foutre??), mais l'oreille attentive et la complicité d'un pair masculin n'ont que peu d'égales.

    De ce besoin est né une curiosité internautienne autour des témoignages de (futurs)parents en FIV. Force est de constater que l'écrasante majorité de ces récits émanent de la gente féminine. Moins pudiques de leurs soucis, les femmes sont plus enclins à partager leur ressenti.
    Face à ce constat, j'ai eu envie de partager mon expérience, espérant qu'elle pourrait être utile ou réconfortante à quelque usine de testostérone esseulée.

    Ces pages vous conteront donc ce que j'ai vécu, ce que Nous avons vécu, à travers mon regard et mon ressenti d'homme

    A très bientôt ami lecteur!

  • La parenthèse acupuncutre

    Le premier contact avec la PMA a été, il faut bien l'avouer, un vrai fiasco. On avait besoin de soutien, d'encadrement sur un univers qui nous était étranger et dans lequel on n'avait aucunes marques.

    On n'a rien eu de tout ça avec ce premier service (on a même échappé de peu à de la mise en danger, mais ça on ne s'en rendra compte que beaucoup, beaucoup plus tard).

    Ne voulant pas abandonner, on s'est dit qu'on pourrait envisager les médecines douces/parallèles.

    Je pourrais mettre le douce entre guillemets tant ces traitements ont pu être éprouvant, surtout pour Elle.

    Mes parents connaissaient un certains Docteur Sun, sommité locale(Rhône Alpes) en MTC(Médecine Traditionnelle Chinoise). Nous l'avons contacté en évoquant nos problèmes de fertilité.

    En débarquant il s'est donc attaqué aux ovaires polykystiques de Madame. Ames sensibles s'abstenir, c'était pas beau à voir. Enfilage d'environ 10cm d'aiguilles dans le bide, dans les reins, ajout de ventouses chauffées, d'électrodes sur le tout, passage de petits courants électriques. Massages du dos avec les pieds (donc debout sur son dos)... Bref, ma chère et tendre a dégusté, sévèrement même. Tout l'attirail étrange et face auquel on est généralement plutôt dubitatif, voire même carrément septique... Mais on s'était dit qu'il fallait s'ouvrir un peu à d'autres choses, sachant qu'il avait déjà soigné bien des maux de proches avec ces méthodes pour le moins étonnantes.

    Il n'empêche, à l'écho suivante, les ovaires de Madame n'étaient plus polykystiques. Ils étaient tout propres. Et tout ça sans s'enfiler le moindre produit, bah ça fait plaisir! Par contre, ça allait forcément revenir à un moment ou à un autre, sans trouver la cause profonde (manifestement, aucune médecine ne sait vraiment d'où ça vient), ça revient toujours.

    Toujours d'après notre Médecin, je serais en bonne santé et sans problème particulier.

    Il nous prescrira juste un cocktail de plantes pour rebooster tout le système, mais le coup de ce traitement étant excessivement plus élevé que prévu (même pour le Médecin), on fera sans.

    De là, retour aux tests d'ovu pour tâcher de faire les galipettes au moment le plus propice et maximiser nos chances de réussites. Déjà un changement hautement notable par rapport à avant : Madame ovule!! Les tests passent en positifs et c'est parti pour 3 jours de sport intensif sous la couette!! (parce qu'on va pas se bouder le plaisir non plus!). Tellement de sport que sur la fin, j'avais la machinerie proche de la surchauffe pour être honnête (et oui on n'a plus 20 ans... Enfin, surtout moi)

    ... 

    A ce moment là, j'avais envie de croire que ça allait marcher. En toute honnêteté, je pense que ça aurait marché, il aurait peut-être fallu se prévoir le budget plantes médicinales, mais je me disais qu'on y arriverait. Mais sous combien de temps? Après combien de tentatives?

    Chaque mois, chaque arrivée de règle devenait un calvaire de plus en plus dur à vivre, surtout pour Madame, mais aussi pour moi. On aurait pu continuer à essayer tous les mois, mais avec de moins en moins de conviction que ça pouvait réussir. Cette étape par la médecine chinoise nous a apporté une très belle avancée, mais avec le peu de reconnaissance qu'elle a et le peu de recherche qui vont dans ce sens, comment savoir si c'est ce qu'il nous faut, si nous aurons un aboutissement en passant par là? Et surtout est-ce que moralement on pourra tenir suffisamment longtemps?

    C'est face à ces problèmes que je me suis posé la grande question : et si l'échec actuel n'était plus que de mon ressort, de mes problèmes? Si Madame ovule et que rien ne se passe, sachant l'état plutôt moyen de mes derniers spermogrammes, il va peut-être falloir creuser de ce coté là...

    J'ai donc trouvé sur Lyon un professeur spécialisé dans l'infertilité masculine officiant au sein du département PMA de L'HFME (Hôpital Femme Mère Enfant) qui nous prendra en charge et permettra vraiment de nous lancer dans un projet avec des étapes visibles et un aboutissement qui nous paraissait enfin atteignable.

  • Gros tas!

    Premier rendez-vous en PMA.

    Pas follichon. J'ai pas envie d'y aller.

    La partie administrative pour la demande de 100% se passe bien, la secrétaire nous y aide bien...

    Par contre, rendez-vous avec Madame la spécialiste en Assistance Médicale à la Procréation...

    Tout ce qu'il nous en reste c'est "monsieur, va falloir prendre ces trucs dégueulasses tous les jours, même si ça sert à rien et madame, t'es grosse, va te faire soigner avant de me réadresser la parole"...

    On est bon public, on a suivi les conseils, ma chérie a bien essayé de perdre un peu, moi j'ai continué à prendre ses merdes (Conceptio), mais il nous manquait quelque chose à dire vrai. Un genre de foi, de ferveur, une envie de croire qu'il pourrait se passer quelque chose d'intéressant.

    En réalité, on n'a jamais été suivi ni accompagné psychologiquement. On s'est retrouvé dans une usine à FIV sans savoir où on mettait les pieds. Les médecins rencontrés nous ont parus être des business men/women qui n'avait aucun intérêt pour notre état mental et ne pensait qu'à leurs stats de réussite pour prouver que "hé t'as vu! J'ai poutré le labo d'à coté! toute façon , c'est que des gros noobs lol". Bande de trouducs! (© Dean Winchester)

    Mais comme on est  bêtes et disciplinés, on a fait tout qu'est-ce qu'on nous a dit!

    J'ai pris ce foutu traitement, on a perdu (un peu, seulement un peu) de poids. Re-examens et re-rendez-vous à la pma.

    Conclusion : le traitement que j'ai pris, ça change rien, mais va falloir continuer à le prendre(mais pourquoi???). Ma chère est tendre est toujours considérée comme un gros tas qui ne mérite pas l'attirail scientifique.(le pire, c'est que le traitement a eu un effet positif plutôt notable mais ça lui aurait manifestement trop écorché la gueule de nous le dire???) Ok vieille conne, on ne reviendra jamais te voir! 

    On trouvera d'autres solutions. Coté médecines douces, on tentera même le vaudou si ça peut nous aider.