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Psycho - Page 3

  • Ding dong! Devine qui c'est?

    Ca faisait quelques temps qu'on le sentait venir...

    Les premières prises de sang positives, les symptômes de plus en plus présents...

    Après 2 échographies de validation, on peu le dire!!!

    CA A MARCHE!!! :))

    Notre première FIV! Elle a fonctionné!

    Une première échographie précoce (à 6 SA) pour voir un petit haricot avec un cœur qui battait déjà, et plus récemment une nouvelle échographie à 12 SA pour enfin voir la petite bête qui bouge!! Avec sa tête, ses bras, ses jambes et tout!!! 

    Je pense qu'on fait partie des chanceux, d'avoir une première tentative qui fonctionne comme ça, on peut s'estimer heureux!

    Je ferai une note plus détaillée pour tenter de cerner ce qui nous a permis de pousser la chance, mais pour l'instant, on savoure!!!

    Et pour ceux qui voudraient revivre nos péripéties en détail, c'est par là!

  • Et le couple dans tout ça?

    Pour le billet du jour, je mets de côté un moment mon sens de l'humour bas de gamme pour endosser celui du psy de comptoir. J'ai envie de vous parler de la vie du couple avant/pendant/après une FIV. Pour ce faire, je m’appuierai sur un dossier très intéressant trouvé ici et dont la lecture m'a bien aidé : 

    http://www.psychologies.com/Famille/Maternite/Sterilite/Articles-et-Dossiers/La-Fecondation-in-Vitro-30-ans-plus-tard/Sexualite-le-couple-a-l-epreuve-de-l-eprouvette

    "Une aventure éprouvante, souvent qualifiée par les médecins de ' montagne russe émotionnelle '. "

    "la PMA est ' une épreuve qui resserre les couples s’entendant bien et disloque ceux qui sont déjà fragiles '."

    Ces propos se trouvent dans l'introduction dudit dossier et je ne peux qu'aller dans ce sens. Ca a même été un soulagement pour moi de les voir formulés ainsi. J'avais la conscience viscérale de ces faits mais je ne crois pas que je les avais encore énoncés d'une façon aussi claire et évidente.

    Une épreuve, la PMA? 

    Pour moi, la PMA est une épreuve que le couple doit franchir. Comme toute épreuve, il peut y avoir une issue heureuse (la réussite) ou malheureuse (l'échec). Le problème est que le couple n'a que peu de pouvoir sur les chances de réussite. Il doit s'en remettre aux équipes médicales et à la chance. Partant de là, il convient déjà de savoir "lâcher-prise" comme il est question dans la dernière partie du dossier. Le couple ne contrôle pas ce qu'il se passe et ne fait que subir une situation déjà problématique ce qui engendre forcément une forte dose de frustration.

    La frustration : 

    C'est cette frustration qui sera le catalyseur des difficultés de couple. Ce sera d'autant plus compliqué si les problèmes de fertilité ne touche qu'un des deux membres du couple. La frustration pourra rapidement se transformer en ressentiment vis à vis du partenaire avec les questions typiques "pourquoi dois-je supporter tout ça à cause de problèmes de mon partenaire? C'et injuste!". Nouvelle source de frustration et de tensions...Pour certains le début de l'escalade? Je ne suis ni psy, ni statisticien, je me garderais bien d'une conclusion formelle à ce sujet.

    De notre coté, nous avions tous les deux des problèmes : Madame ovulant de manière erratique et mon spermogramme constituant une liste intéressante de troubles de la fécondité(résumé : difformes, éphémères, mous et peu nombreux, ça vous va? ^^). A l'origine nous connaissions tout deux ses problèmes à elle mais au moment où nous avons découvert les miens, j'ai vécu ça un peu comme un soulagement : elle ne portera pas seule la culpabilité de ne pas arriver à concevoir et nous pourrons mieux nous soutenir dans cette épreuve.

    Gagner à deux : 

    Car il s'agit bien d'une épreuve qu'il faudra passer à deux quoi qu'il advienne et quel qu'en soit le dénouement.... Quel qu'en soit le dénouement... C'est là toute la difficulté de la chose. Lors d'une épreuve "classique" (dans le sens, mieux connu) comme un deuil, un gros problème financier, ..., l'épreuve a un début, une fin, point , fin de l'histoire. Dans le cadre de la PMA, en cas d'échec, il ne s'agit en rien de la fin de l'histoire. Bien au contraire, la PMA permet aujourd'hui de faire plusieurs tentatives et quand une tentative se solde par un échec, la réaction la plus normale sera de s'accrocher à l'espoir du prochain essai, tout en ajoutant une nouvelle pression sur le nombre d'essais limité que la science et la sécu veulent bien offrir.

    Je pense que la plupart des couples prennent chaque tentative comme une épreuve alors que c'est la PMA dans sa globalité qui doit être vue et gérée comme une épreuve. Sans ça, chaque tentative ratée sera vécue et subie comme un échec, une nouvelle claque à encaisser et potentiellement une nouvelle fuite en avant vers de nouvelles tentatives désespérée et destructrice.

    Eviter la "dépense gâchée" : 

    D'après le dossier de www.psychologies.com, 30% des couples arrêtent à la première ou deuxième tentative. Cela signifie également que près des trois quarts des couples vont persister et s'engager de plus en plus dans une conduite particulièrement coûteuse en temps, énergie et en forces mentales.(cf la notion de "Dépense gâchée" et de "piège abscons": illustration) Dans leur petit traité de manipulation, Beauvois et Joule donnent des clés pour se prémunir de ce type de comportement. Pour moi, il y a deux qui sont impératives (pour notre genre de couple, ceci n'est pas un manuel, juste un témoignage).

    En premier lieu, il faut savoir se fixer une limite : jusqu'où est-on prêt à aller en tant que couple? Se mettre d'accord là-dessus, en discuter, se raisonner l'un l'autre. Pour la PMA en général, est-ce que le couple se sent prêt à passer par tous les examens, tests, protocoles? Se sent-il capable d'aller jusqu'à la FIV? Est-ce que ça n'entre pas en conflit avec des croyances ou des principes de vie personnels? Pour cela, il faut être informé et cela fait souvent défaut aux couples entrant en PMA, nous les premiers. Nous nous sommes engagés dans une démarche dont nous connaissions les étapes "techniques" mais sans avoir aucune idée de la difficulté engendrée au quotidien.

    En second lieu, après chaque tentative infructueuse, savoir se "pauser/poser", se donner le temps de prendre du recul et de recharger les batteries. Il faut également se reposer les bonnes questions : où en est-on de notre limite de base? L'a-t-on atteinte? Est-ce qu'on fait le choix de continuer? Sous quel délai? En a-t-on la force à l'instant T? Qu'est-ce l'équipe médicale en pense? Ont-ils du nouveau à nous apporter pour augmenter nos chances? Est-on dans un nouvel état d'esprit permettant de se replonger dans un protocole plus sereinement que la fois précédente?

    Les risques?

    Sans ces questionnements et cette temporisation, le couple va se mettre en danger, sous une pression qu'il n'est aisé pour personne de supporter. Cela ne veut pas dire qu'il y a forcément risque d'éclatement du couple, seulement que le lien sera mis à rude épreuve et que les liens les moins fort seront plus à même de se briser. Les couples et les individus ne sont pas égaux face à l'adversité. Avoir du mal à supporter une PMA ne veut pas systématiquement dire que le couple est faible et peu lité, seulement qu'il était mal armé pour affronter ça.

    Les "récompenses"?

    En revanche, en cas d'issue positive, le couple pourra se féliciter à deux d'être sorti victorieux d'un tel combat et le lien n'en sera que plus fort qu'avant. Et même en cas d'échec et d'un arrêt choisi, voulu de la PMA, le couple aura su passer tout cela en conservant sa capacité de décision à deux et en maintenant l'équilibre global, ce qui ne sera pas du luxe si il y a décision d'adopter par exemple.

    Comme le dis l'adage, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, alors autant s'armer au mieux en amont pour affronter ce que le vie nous pose comme écueil.

  • Ma femme, un poulet aux hormones?

    Et oui...

    Fallait bien que ça arrive...

    On a attaqué le protocole de FIV.

    Ma femme commence donc sa transformation en un immense poulet aux hormones...

    Dans le jargon médical, on appelle ça la stimulation.

    Pour ceux qui ne connaîtraient pas le déroulement d'une FIV, ouvrez vous esgourdes, ça va envoyer!

     

    Le démarrage, le blocage 

    On va donc commence par mettre les ovaires de Madame, au repos, les médecins appellent ça le blocage. Ca va consister à mettre les ovaires en ménopause artificielle. Perso, rien qu'à l'écrire, je trouve ça glauque... Mais on n'a rien sans rien comme ils disent non?

    D'un point de vue pratique en revanche, pas trop à se plaindre, le produit se présente sous la forme d'un spray nasal là où il y a quelques années, nos Dames devaient se piquer tous les jours. Seule contrainte, le spray doit être fait toutes les 12h, précisément(au pire à 15 minutes près). Et déjà, ça vient foutre le merdier dans notre quotidien. Etre levé tous les jours pour 7h, être à la maison tous les soirs à 19h, ça devient vite contraignant et surtout assez voyant, quand tu veux garder tout ça pour l'intimité de ton couple. Tu dois bouffer chez des amis un soir? Il va falloir arriver un peu tard ou expliquer clairement à nos hôtes pourquoi Madame se tient la tête en arrière depuis 5 minutes (c'est indiqué sur le mode opératoire du spray, pour s'assurer qu'il pénètre bien dans les muqueuses nasales). Et le lendemain, alors que tu espérais une grasse matinée, ben non va falloir te lever faire ton spray. De nature pas trop misogyne, j'essayais d'accompagner au mieux ma chérie dans tout ce merdier, mais ce n'était pas facile tous les jours.

    Alors on me dira que c'est rien et que quand bébé sera là, ce sera bien pire... Je sais. Sauf que bébé n'est PAS là! Et que le spectre de faire tout ça pour rien est bien là! (je n'ai pas de stats officielles sur les taux de réussite des FIV, mais je crois que c'est moins de 40% ...) Au final, on se motive, on s'habitue, ça va pas durer si longtemps après tout.. Hein? Ca va pas durer trop longtemps?

     

    On attaque le gros, la stimulation et les premières fatigues : 

    Autant le dire de suite, les couples étant phobiques ou craintifs des aiguilles, des piqûres ou des injections vont avoir du mal. Par chance, ce n'était pas notre cas. Madame était même déjà surentraînée après près de 3 ans d'injections hebdo pour une désensibilisation allergique(terminée un mois avant le début de la FIV, il est pas beau notre calendrier?) .

    On va donc mettre en place à la maison, notre petit rituel du soir, tous les deux, avec lavage de mains, préparation du matériel, nettoyage à l'alcool du bidon de Madame, préparation de la dose de produit et hop injection, re-nettoyage rapide après injection, pansement et bisou pour rendre la chose moins triste.

    Car oui, ces putains de piqûres, j'ai trouvé ça triste. Triste à en crever! Voir ma Femme se piquer dans le ventre, puis au-dessus du genoux, j'avais l'impression de vivre avec une toxico qui s'injectait de la merde pour essayer de trouver un peu de bonheur. Le pire, c'est que c'était exactement ça...

    En parallèle de la stimulation, il va maintenant falloir aller faire des écho ovariennes(par le bas mesdames, pour que vous compreniez à quel point la chose est agréable...). Ah oui, et tous les 2 jours, pour vérifier que les ovaires réagissent, mais pas trop et qu'on puisse adapter le taux de stimulation en fonction des résultats. Considérant qu'on habite à 50km de notre PMA, que tous les matins, ce sont plus d'une 40aine de femmes qui débarquent pour la même chose, on tâchait d'y aller au plus tôt pour éviter trop d'attente et d'arriver en retard au boulot après... Réveil à 4h30 donc... La journée terminé à 18h est longue... Très longue...

    Et pendant tout ce temps, le spray nasale continuera, histoire de charger un peu plus l'organisme de ma chère et tendre...

    Ces piqûres quotidiennes dureront près de deux longues semaines, jusqu'au moment fatidique de la ponction qui sera le point culminant de tout ce travail...

    Durant tout ce temps, Madame fera énormément d'efforts pour supporter ce traitement de cheval. Dans mon ressenti, toutes ces hormones sont destructrices et il doit falloir pas mal de temps au corps pour évacuer le surplus et reprendre des rythmes plus ou moins naturels...

     

    Notre vécu: 

    Voilà une étape que Madame a beaucoup mieux vécu que moi.

    Son attente de pouvoir essayer quelque chose lui a rendu la chose bien plus supportable. De mon côté, c'était très difficile de la voire s'infliger ça juste parce que MON spermogramme était pourri. (Notez la façon de dire que c'est le spermogramme qui est pourri au lieu d'assumer qu'en fait, ce sont mes bourses qui sont incompétentes, on se protège comme on peut ^^)

    Car oui il faut bien garder ça en tête, la FIV est généralement là pour compenser les lacunes du spermogramme, pas pour les problèmes d'ovulation ou autre... Pour ça il y a les inséminations et autres méthodes qu'on n'a même pas testées.

    Ajoutez à ça qu'il a fallu continuer d'aller bosser, dans une période où j'avais pas mal de pression (pour les informaticiens, on étant à moins de 2 mois d'une MEP majeure). Ca a été dur. Trop dur. Sur la fin, j'ai fini chez mon généraliste à lui quémander 2 jours d'arrêt pour pouvoir me reposer un peu. Décision salutaire s'il en est. Je pense que Madame n'en pouvait plus de me soutenir alors que c'est elle qui avait le plus à supporter.

    Espérons que je serai de meilleur soutien quand bébé pointera le bout de son nez...